Peut-on encore être lucide… sans se perdre dans ce monde ?
- Caroline LIBEAU
- 26 mai
- 2 min de lecture
Et surtout… comment continuer à répondre avec humanité ?
Chroniques d’une lucidité douce – épisode 5

Être lucide, ce n’est pas renoncer. C’est aimer autrement.
La lucidité est souvent confondue avec le repli.
Comme si voir clair devait forcément faire mal.
Comme s’il n’y avait que deux options : s’aveugler ou s’anesthésier.
Mais il existe une autre voie. Plus rare, plus fine.
Celle qui choisit d’ouvrir les yeux sans renoncer au cœur.
Celle qui regarde le monde… et choisit pourtant d’aimer autrement.
Aujourd’hui, je partage l’épisode 5 de ma série Chroniques d’une lucidité douce :
Lucidité douce : voir clair dans ce monde, sans renoncer à aimer
Une lettre ouverte au vivant, née d’un instant simple
—L’autre jour, j’ai vu quelqu’un détourner les yeux d’un homme effondré sur un banc. Pas par méchanceté. Par fatigue. Par protection. Par automatisme. —
et de cette question brûlante :Peut-on voir la douleur du monde… sans se fermer ?
La lucidité, ce n’est pas se durcir pour survivre,
ni s’éteindre pour ne plus sentir.
Ce n’est pas un masque froid,
mais un feu qui éclaire sans brûler.
La lucidité, la vraie,
c’est la capacité de voir la souffrance
—la tienne, celle des autres, celle du monde —
sans détourner les yeux.
C’est avoir connu la noirceur,
sans s’y fondre.
C’est reconnaître le chaos,
sans lui donner le dernier mot.
C’est choisir, en connaissance de cause,
de garder un regard de tendresse sur ce monde,
sans plus jamais se laisser happer.
Parce que ce monde n’a pas besoin qu’on le nie.
Il a besoin qu’on le regarde en face,
avec les yeux de celles et ceux qui ont souffert sans renoncer.
Il a besoin qu’on le traverse en conscience,
qu’on l’aime sans illusion,
qu’on y tienne le cap de la beauté
même quand tout vacille.
Il a besoin de présences lucides
qui portent la lumière
non pas au-dessus de lui,
mais au cœur même de sa nuit.
Il a besoin de celles et ceux
qui savent que l’amour est un choix,
pas une récompense.
Et qui osent dire, dans le silence :
Je vois. Et je choisis, quand même, d’aimer.
Et vous… où puisez-vous encore la force de regarder le monde en face, sans vous couper de votre humanité ?
Que signifie, pour vous, être lucide… sans cesser d’aimer ?
🎵 En écho…
Quelques mots de Under Pressure, cette chanson de Queen & David Bowie,
venue souffler à l’oreille de ce texte :
“It's the terror of knowing what this world is about…”
“Why can't we give ourselves one more chance?”“
Love dares you to care for the people on the edge of the night…”
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